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LE BLOG DE PHILIPPE HARBART

"Introspective", le 3e recueil de poésie de Philippe Harbart

22 Novembre 2011 , Rédigé par Philippe Harbart Publié dans #poésie

"Ma ville"

Notre-Dame.JPG

Ma ville repose

assommée par le froid,

figée dans le silence,

presque engourdie.

 

Des pierres des vieilles enceintes

transpirent les souvenirs du passé.

Toitures, clochers,

jeunes et vieilles

façades ornées de cheminées

dessinent,

depuis mon enfance,

une image familière

et rassurante.

 

Un petit tout

dans un grand vide.

 

Toujours seul 
Il y a du divin

en chacun de nous!

Ne dit-on pas

miracle de la naissance?

Tout commence en boule,

Tout finit à l’horizontal.

Un parcours, juste un chemin,

aléatoire.

 

Un début et une fin.

Entre petits bonheurs

et grands tourments,

seul

face au monde,

avec la répétition à l’envi

de cette petite vie d’ici,

la nôtre, celle des autres,

celle qui fait toujours envie!

 

Il doit donc bien y avoir un dessein

ultime

qui explique

la fin

brutale

de notre courte histoire.

 

Loin dans le firmament

aux confins des étoiles,

reste accrochée la vérité

toute nue...

Celle de nos origines,

inconnue.

Celle qui nous questionne

sans cesse.

Cette vérité

attendue.

 

Dure réalité
Une faible lueur accroche à l'obscurité

ses rayons de pauvreté.

Les mots se taisent quand

les couleurs se mettent à parler.

 

L'horizon des jours est élimé.

Ombres et silhouettes se mêlent

aux vapeurs maussades

d'un tourbillon d'odeurs

qui montent à la tête.

La nuit rend toujours rêveur.

 

Par de flous mouvements d'air

aromatiques et mystiques,

sous la chaleur anesthésiante de l'été,

de vertigineuses pensées surgissent alors,

autant d'inaccessibles réalités,

d'impossibles vies parallèles à endosser.

 

Des mots frappés sur l'enclume du bon sens

nous rappellent sans cesse

l'amère réalité de nos vies.

 

Pourquoi ? 

Les eaux sont sales

ce matin

comme mon vague à l’âme.

Pourtant, il y a des matins

qui sentent le bonheur.

 

En regardant les reflets huileux

d’une mer trop sage,

je pense

à tous ces romans écrits que l’on ne lira jamais,

à tous ces spectacles évanouis,

à ces pages d’histoire oubliées…

Pourquoi  faire ainsi transpirer sa pensée ?

Pourquoi ces mots surgis de soi

que l’on charrie par l’encre jusqu'au papier ?

Pour qui ?

 

L’écriture est un alibi :

je vis puisque j’écris.

L’écriture est une excuse :

je ne peux rien changer au monde, mais je l’écris !

L'écriture est une thérapie :

je suis malade de vivre et je vous l’écris.

J’essaie de rendre ma vie plus acceptable.

 

Pourquoi cette vie déjà morte

les yeux à peine ouverts ?

Quelle espérance dans un au-delà

de croyance ?

Quelle est cette lumière qui me fera oublier

les eaux sales

de ce matin…

 

Rêves inaccessibles

Arrêtez d'effacer le bas du tableau,

C'est ma vie que vous balayez!

Ces mots qui disparaissent

c'est l'alphabet du passé

de cette histoire

qui ne se réécrit pas.

 

Je voudrais

traverser l’épaisseur des mots,

sortir de ce voyage avec des romans

déjà écrits,

pour exister,

pour dire non

au néant,

 

Partout du bleu, du vert,

des gesticulations d'êtres

plus ou moins

vivants.

Le jour qui succède

à la nuit.

Rien de bien original,

rien que la vie au quotidien.

 

Je voudrais

fuir ce vaste théâtre,

cette vie où les gens

jouent à exister

autour de la Terre,

caresser du bout des doigts

l’infinie douceur des mots,

effleurer l'inaccessible,

ne pas être

une histoire de papier

chiffonnée

une fois consommée.

 

Je voudrais

m’allonger dans un pré,

tout près

de la rivière musicienne,

sentir tous les parfums,

voyager sur tous les continents,

me mélanger aux couleurs primaires

entre ciel et terre,

et sans états d’âme.

 

Fugitives sensations 

Puisque regarder

c'est déjà posséder...

Regarder les oiseaux,

écouter le ciel,

sentir les parfums d’herbe et de fleurs,

fixer dans sa mémoire la lumière des belles matinées d’hiver,

ne retenir que la progression du vent dans les arbres,

passer la main sur des murs de galets,

sentir les embruns, les livres neufs, le pain frais,

se laisser envahir par cette béatitude,

par le rêve ouaté d’un bonheur fugitif,

se contenter de la surface des choses,

et tout oublier.

 

Que dire au temps qui passe, sinon d'arrêter son chemin?

Regardez ce monde qui suit une route infinie.

La lumière des étoiles

contraste avec la pâleur

de l’humanité.

 

Ombres fleuries,

majestés d’autrefois,

le parfum des vieilles pierres

a sur moi

l’enchantement des prières.

 

Mélancolie

pluie

Tombe l'ennui

sur un cœur amaigri.

Il pleut à perdre toute envie.

Point de tristesse vagabonde pourtant !

Ni d'échouage lointain sur une terre inconnue.

 

Juste un besoin de perdre son temps.

Perdre son temps à rêver....

Rêver à d'autres vies,

hors du temps imparti !

 

J'ai dans la tête

une armée à la charge

dans un combat

perdu d'avance.

 

Et l'écho des tombeaux

qui résonne dans ma tête

frappe ma conscience éveillée.

 

Une question de mémoire... 

Toutes ces routes traversées,

ces trottoirs empruntés…

ne garderont aucun souvenir

de mes pas,

 

Tous ces visages croisés,

ne garderont pas mon nom

dans leur mémoire.

 

Et cet univers infini

qui nous entoure,

gardera-t-il le souvenir

de mes pensées ?

Ne suis-je qu'un visiteur temporel?

 

Souvent la peur

m’a volé des instants de bonheur.

Ma tête est une machine à remonter le temps

qui déraille trop souvent.

Je cherche de nouveaux accords

à ma vie désenchantée.

 

Ma solitude a trouvé à qui parler,

quand l’incompréhensible du monde

vient me poser un tas de questions

sans réponses

sur notre terre trop ronde.

 

...une question de regard

Pas de bonheur béat

ici-bas !

Tout se construit

jour et nuit.

Tout se mérite aussi

jour après jour.

Alors,

Il faut s'ouvrir les yeux

comme on s'ouvre les veines,

pour se forcer

à voir le monde

autrement.

Repousser les frontières

du visible.

En finir avec les illusions,

les visions en demi-lune.

Payer un peu de sa vie

le droit d'exister autrement

 

Ecritures et jeux

Quel est ce je
qui ne parle que de moi ?

Apprendre à aimer

c’est accepter le nous.

On n’arrive plus à bien s’aimer

entre sms et e-mail.

On écrit à la hauteur de ses pensées.

C'est tout dire!

On vit en raccourcis,

en codes et abréviations.

Mais Dieu merci,

l'épaisseur de la pensée

ne se mesure pas

au nombre de pages

sur la Toile.

 

Son absence 

Murs peints de graffitis. 

Véhicules couverts d’écritures.

Sur les couleurs de la ville

je roule à perdre haleine.

Sur toutes ces plaines immenses

qui parlent de nos errances lointaines

se perd ma peine.

 

Parle-moi de ces jours évanouis,

de ces rêves inachevés.

Je veux tout savoir de toi,

Le vécu et le rêvé.

 

Au-delà du miroir des flots bleus,

je vois ton beau visage

et mon cœur qui s’emballe

bat à l’unisson du concert des étoiles.

 

Dis-moi si les jours de pluie,

tes yeux comptent le temps

qui s’écoule à ma fenêtre ?

Dis-moi encore que tu m’aimes,

comme on aime pour la vie.

 

Je suis tout émietté,

sans dessus dessous.

 

Tu as causé en moi

un sacré remue-ménage

qui m'oblige

à faire le ménage

dans ma vie.

 

J’ai dans le cœur

une douleur

qui me rappelle

les jours

de tes absences.

 

Amour

Bouche contre bouche,

Seins contre seins.

Fulgurances des étreintes,

chaleurs intimes dans nos corps.

Attention, effusion des sens.

Le corps est en fusion.

Aussi fluide que le bateau sur l'onde,

dans la lumière jaune du soir,

l'amour est un parfum

qui ondule et imprègne.

Une douceur qui nous enveloppe

et nous rapproche du ciel.

 

Unis

Garder un cap.

Celui de ses yeux.

Suivre son sourire,

le son de sa voix,

de son rire,

comme seul guide

dans ce monde troublé.

Ne croire qu'à cette vérité du cœur,

à cet amour partagé,

fidèle et complice.

Solide comme un océan sans fin,

un espace infini.

Deux êtres unis,

quelle plus belle réponse

à l'incompréhensible du monde?

 

Mes enfants

Depuis votre naissance,

je note toute votre vie.

Je note tout pour tenter de fixer

l'érosion des jours,

la perte des souvenirs.

Je note

toutes vos premières fois.

Notes du quotidien,

Notes à part,

notes aimables et fruitées,

notes acidulées et notes plus salées.

Notes sans musique

dans ce monde désaccordé.

Et surtout, je fuis vos photos d'hier,

la douleur à l'idée de ce temps révolu.

Regrets

amers

de ces joies

de l'enfance

évanouie.

 

Altitude

IMG 0933

Sur fond montagneux,

des accolades nuageuses

me donnent des envies d'altitude.

 

Pour prendre le meilleur ici bas,

pour prendre de la hauteur,

pour arracher au ciel une promesse d'éternité.

 

Côté hiver, côté été,

paysages à double face.

vert pâture et bleu azur,

on mesure ici l'immensité du monde

et la petitesse de l'humanité.

 

Tout blanc

IMG 0728

Blanc comme neige,

innocent et blanc,

tout blanc,

presque absent.

Pour la première fois de l'An

un blanc manteau

a recouvert

villes et campagne.

Mais trop vite

la salissure vient noircir

ce que le ciel

a laissé choir

en toute innocence

pour nous laisser

mélancolique.

Histoire de nous rappeler

que rien n'est

ni tout blanc

ni tout noir.

Qu'il ne faut en vouloir

ni aux matins blancs

ni aux soirs si noirs.

C'est notre vie

en noir et blanc.

Tout simplement.

 

Images de vacances

IMG 0443

Mélange de parfums dans l'air ambiant.

Des enfants accrochés à leurs parents

ont étrangement oublié de crier, pour une fois.

Geste de femme,

Parfum sucré,

mordoré.

Regrets éternels,

enrubannés

d'une vie échappée.

L'image de la mer devant soi,

sous un ciel bleu.

La chaleur du soleil sur sa peau.

L'étalement des richesses et des corps.

Des souvenirs plein les nuages

et des regrets éternels

comme des bleus

au cœur.

 

Fête

Je suis un étranger dans cette fête.

Cette joie partagée

ne me concerne pas.

Quand la musique crie,

serviettes de couleur

dansent sur la table

bien mise.

Et quand le désordre

sur la nappe a gagné

la bataille,

un grand vide s'empare

de l'esprit,

les démons s'évanouissent

et la nuit l'emporte

enfin.

 

Jeunesse

On se souvient

de ses vingt ans

le coeur

en écharpe.

Mais à vingt ans on n'est pas beau,

on est tout simplement jeune.

Il n'y a là

aucun mérite.

Rester jeune

réclame bien plus d'efforts.

 

Juste une raison de vivre

Aller au bout de soi est déjà

une forme d'éternité...

Et Dieu sait que ce n'est pas grand'chose!

Le travail quotidien

comme seule raison de vivre?

Superficialité de nos existences

nourries de faits divers,

de publicités,

de mode,

pour ressembler

coûte que coûte

au moule d'aujourd'hui.

Autant d'amputations

de sa propre réalité,

désincarnée.

 

Fanatisme

Guerriers de l’horreur,

guerriers aveugles.

Fous de Dieu.

Fous tout court.

 

Apprenez

les leçons de l’histoire.

Les guerres, les ruines

et les morts

ne conduisent

qu’à la guerre,

à la ruine

et à la mort.

 

Pour que cesse

cette hémorragie

planétaire,

est-ce si difficile

d’ouvrir son cœur,

de baisser

les glaives de la colère,

de retrouver

la raison

et la paix ?

 

Exilés

Ils ont des yeux tristes,

hagards, qui se portent

vers d’autres rivages.

Parqués dans un hangar,

avec leur rêve de liberté.

Mais ici, l’asile semble une prison.

Dites-leur qu’ils ont eu raison

de garder l’espoir

d’une vie meilleure,

loin de l’intolérance

et des persécutions.

 

Comment changer le monde ?

Comment changer le monde,

lui donner la couleur de la paix et de l'amour?

Comment rayer d’un trait d’humanité

la violence du quotidien ?

Comment apporter un concentré de féminité à la rugosité du monde,

courir vers l’infini le cœur nu et sans regret…

parler vrai ?

On crève de ne pas dire ce que l’on fait

et de ne pas faire ce que l'on dit!

 

Distance

Comme un murmure

le bruit sourd des gens

pas si loin.

Et moi,

immobile,

à l'écoute

de toutes des choses

qui nous entourent.

Sans prise sur elles.

Ces choses à faire

ou à défaire.

Que des petites choses

qui nous gâchent la vie!

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Un nouveau blog de poésie contemporaine!

12 Novembre 2011 , Rédigé par Philippe Harbart Publié dans #poésie

Je vous propose de partir à la découverte de mon 3e  recueil de poésie, Intitulé "introspectif" ... en esperant toucheur Votre coeur et âme Votre.

Après la publication de "Amour, Ciel et Mer" en 2000 (médaille d'or de l ' Académie Internationale de Lutèce 2001 et Prix Spécial du Jury) et de "Etats d'âme" en  2005, édités à la Société Académique du Boulonnais , voici un 3e opus, en une version numérique.

Pourquoi utiliser le mode de l'introspection? Le poète écrit "je" en pensant "nous". "Il explore la vérité", écrivait Apollinaire, j'ajouterais, il explore la réalité aussi. Et ce depuis l'apparition du verslibrisme, conçu du temps du symbolisme, à la Belle Epoque. Un courant qui a libéré le poète du carcan du syllabisme et de la rime pour préférer les associations de mots et d'idées. Les poètes d'aujourd'hui veulent vivre et dire ce qu'ils vivent, directement, simplement, intimement.

M'interrogeant toujours sur notre condition humaine, j'observe aussi le quotidien. Sans prétention aucune. J'apporte une modeste contribution à l'écriture poétique. Ce qui m'intéresse c'est la liberté de ton, de création, de rédaction de ce genre littéraire. J'aime jouer avec la musicalité des mots. Mon but est juste de susciter une émotion, une réaction, une réflexion peut-être sur différents sujets qui me touchent : le sens de la vie, de la mort bien sûr, mais aussi l'amour, la famille, sans oublier les nouvelles technologies, les questions d'immigration...».

Ce 3e opus intitulé « Introspective » est suivi de « Mémoire d'Opale », une évocation poétique de l'histoire de notre Côte d'Opale au travers de ses grands personnages et des grands événements qui ont forgé ce territoire.

J'avais au départ l'idée d'écrire les chansons d'une comédie musicale à l'échelle Côte d'Opale. J'ai commencé à y travailler avec Jean-Michel Fournier (alias Michel Mully) et Philippe Gambard. Mais, face à la difficulté de monter une telle production, j'ai choisi de livrer les textes sans musique...

 

 

 

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